Strengthening of the hydrological cycle in the Lake Chad Basin under current climate change
Vers une intensification du cycle hydrologique du bassin du Lac Tchad sous l’effet du changement climatique.
Le Sahel central est affecté par une intensification des précipitations depuis le début des années 1990. Cette augmentation des précipitations présente une forte variabilité interannuelle et se caractérise par des événements pluviométriques extrêmes provoquant des inondations d’une ampleur sans précédent. Cependant, peu d’études ont été menées sur ces événements extrêmes. De plus, avec le changement climatique actuel qui devrait renforcer le cycle hydrologique, nous ne savons pas si ces événements pourraient devenir plus fréquents. Nous présentons dans cet article les changements hydrologiques qui se produisent actuellement dans le bassin du lac Tchad. Sur la base d’observations de terrain et de données satellitaires, nous nous sommes concentrés sur la crue de 2022, démontrant qu’il s’agissait de l’événement le plus important des 60 dernières années, comparable à ce qui s’est produit au cours la dernière période humide entre les années 1950 et 1960. Nous avons démontré que sous ce régime de précipitations et si le réchauffement n’est pas régulé à l’échelle mondiale, la période de retour de l’inondation fluviale majeure de 2022 devrait se situer entre 2 et 5 ans, ce qui augmenterait considérablement les risques encourrus par les populations de la région. En utilisant des expériences de modélisation, notre étude a également suggéré que dans la prochaine décennie, les débits futurs des principales rivières drainant le bassin du lac Tchad pourraient atteindre les valeurs observées dans les années 1950. Ces résultats suggèrent fortement d’anticiper la gestion de l’eau dans un contexte de faible développement des infrastructures.
Cet article, auquel ont participé Laetitia Gal et Adrien Paris, illustre l’importante contribution des données spatiales pour le suivi et la compréhension du cycle hydrologique dans les bassins versants Africains notamment, ainsi que les risques croissants encourrus par les populations en raisons du changement climatiqe.